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Autres approches thérapeutiques

Thérapie existentielle

La thérapie existentielle est principalement l’œuvre de Viktor Frankl (1905-1997), (professeur de neurologie et de psychiatrie à la faculté de médecine de l’université de Vienne) et développée ensuite par différents thérapeutes dont Irvin Yalom psychiatre, psychothérapeute et écrivain américain.

Ces auteurs partent d’un constat clinique : "de plus en plus de patients se plaignent d’un sentiment de vide et de non sens, qui peut selon ces auteurs être attribué à deux facteurs. Contrairement à l’animal, les instincts ne disent pas à l’être humain ce qu’il doit faire. Et contrairement aux époques plus reculées, les traditions ne lui indiquent plus ce qu’il devrait faire. Le plus souvent l’être humain ne sait même plus ce qu’il veut fondamentalement".

L’approche existentielle met l’accent sur les conflits psychiques qui surviennent lors de la confrontation de l’individu aux fondamentaux de l’existence, ainsi qu’aux peurs et aux motivations conscientes et inconscientes qu’ils engendrent. 

Ces enjeux fondamentaux sont : la mort, la liberté, l’isolement fondamental et l’absence de sens.

Pour la thérapie existentielle la conscience d’enjeux fondamentaux parfois appelés ‘’enjeux ultimes’’ entraînent l’angoisse. Pour se protéger de cette angoisse l’individu met en place des mécanismes de défense. Malheureusement ces mécanismes de défense sont la plus part du temps inefficaces ou coûtent très chère en compromis, en énergie. 

La mort : il s’agit de l’enjeu le plus évident. Nous existons aujourd’hui, mais un jour nous cesserons d’être. La mort viendra et il n’existe aucune échappatoire. Il s’agit d’une vérité terrible.

La peur de la mort joue un rôle majeur dans notre expérience interne. Pour contenir ces angoisses, nous érigeons des défenses contre la conscience de la mort, fondés sur le déni, qui modèlent la structure de notre personnalité et, lorsqu’elles sont inadaptées, se traduisent par des syndromes cliniques. En d’autres termes, pour la thérapie existentielle, la psychopathologie est le résultat de modalités inappropriées de transcendance de la mort. 

La liberté : généralement, nous envisageons la liberté comme un concept en tout point positif. Dans l’approche existentielle la liberté est inséparable de la terreur car elle renvoie à l’absence de structure externe. L’analyse transactionnelle a pour postulat que le besoin de structure est un des trois besoins fondamentaux (les deux autres étant le besoin de stimulation et le besoin de reconnaissance), et que la satisfaction de ce besoin amène le sentiment de sécurité.

Dans notre vie quotidienne, nous faisons tout pour exister dans un univers bien structuré au dessein prédéfini, quitte à nous limiter, voir nous maltraiter. Et en même temps nous avons soif de liberté, plus même, l’individu est totalement responsable, en d’autres termes est l’auteur de son monde, de son projet de vie, de ses choix et de ces actions. Alors la liberté prend une implication terrifiante, dans la mesure où elle signifie que "le sol n’existe pas sous nos pieds, qu’il n’y a rien d’autre que du néant, un abysse. Ce conflit né de notre confrontation à cette absence de socle et notre désir de socle (et donc de structure)". 

L’isolement fondamental : peu importe à quel point nous nous sentons proche de l’autre, il demeure un fossé ultime et infranchissable ; chacun de nous arrive seul en ce monde et doit le quitter seul. Surgit dès lors un conflit existentiel entre cet isolement absolu et notre désir de contact, de protection, d’appartenance à un tout qui nous transcende. Cela rejoint la théorie de l’Analyse Transactionnelle qui parle de symbiose archaïque que nous recherchons à revivre, mieux à recréer durant toute notre vie de façon vaine. 

L’absence de sens : le quatrième enjeu ultime est constitué par l’absence de sens qui pour l’Analyse Transactionnelle a encore à voir avec le besoin de structure. Si nous devons mourir, si nous constituons notre propre monde, si chacun d’entre nous finalement seul dans un univers indifférent, quel sens a la vie ? Pourquoi vivons-nous ? Comment vivre ? Ce conflit existentiel découle du dilemme auquel fait face un être avide de sens parachuté dans un univers qui en est dépourvu. 

La thérapie existentielle soutient la conviction qu’en dépit de l’effondrement des traditions, la vie recèle un sens pour chacun et plus encore qu’elle conserve ce sens, littéralement jusqu’à notre dernier souffle. Le thérapeute peut montrer au patient que la vie n’est à aucun moment dénuée de sens et qu’il ne peut dire au patient quel est le sens de sa vie. La thérapie existentielle reste fidèle au postulat socratique qu’elle partage avec l’Analyse Transactionnelle qui consiste d’avantage à conduire à maturité la quête de sens d’autrui, non à lui imposer une doctrine. 

Frankl soutient l’idée : "que si nous ne sommes pas toujours libres de changer les conditions de notre existence, nous demeurons entièrement libres de transformer notre attitude à l’égard de ces même conditions." Cela rejoint les notions développées dans la méditation en plein conscience. 

Aussi La thérapie existentielle comme la psychothérapie positive consiste à valoriser l’avenir du patient, la prospection l’emporte sur la rétrospection. Pour cela durant les séances nous allons examiner et développer ce que l’on appelle les orientations de sens qui sont les valeurs de création, les valeurs d’expérience, les valeurs d’attitude. 

Les valeurs de création : nous pouvons trouver un sens à notre vie en nous investissant dans une œuvre, dans un travail, dans la défense d’une cause. 

Les valeurs d’expérience : nous pouvons trouver un sens à notre vie faisant l’expérience d’une vie culturelle riche, ou bien l’expérience unique de l’amour avec un être unique ou chaque fois unique. 

Les valeurs d’attitude : lorsque nous sommes confrontés à une situation accablante et que nous ne pouvons pas changer, il nous appartient de changer notre attitude à l’égard de nous-mêmes, de définir quelle attitude nous choisissons d’adopter face à ce qui a l’allure d’une fatalité (séparation irréversible, disparition d’un proche, maladie incurable, etc.) 

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