Autres approches thérapeutiques
L’approche corporelle-relationnelle de William Cornell
Kinésithérapeute de formation, je me suis toujours intéressé au travail corporel en psychothérapie. D’abord attiré par les travaux de Thérèse Bertherat après ma formation dans la technique Mézières, puis ensuite formé à la bioénergie d’Alexander Lowen. J’ai poursuivi ma formation en travaillant sur les bios scénarios développés par Vincent Lenardth qui est une synthèse du scénario en Analyse Transactionnelle et des cuirasses caractérielles Reichiennes. Depuis plusieurs années je travaille avec William Bill Cornell dans son approche corporelle-relationnelle.
L’approche corporelle-relationnelle intègre des sources différentes, parmi lesquelles figurent au premier plan l’Analyse Transactionnelle et en particulier le protocole de scénario, l’analyse caractérielle de Whilhem Reich et la psychanalyse (particulièrement Freud, Winnicott, Bion). L’approche corporelle-relationnelle vise à mettre la personne en relation avec lui-même et avec son corps et en même temps ramener le corps à la relation, c'est-à-dire ramener la personne en relation avec le thérapeute ou avec autrui. L’approche corporelle-relationnelle est empreinte de disponibilité émotionnelle, d’empathie, de patience, de bienveillance, et d’un grand respect pour la vulnérabilité de la personne.
Dans l’approche corporelle-relationnelle le travail sur les émotions est très important. Une des règles de base est de favoriser un travail où les stimulations chargées d’émotions peuvent être tolérées et intégrées par la personne, sans qu’elle perde le contrôle et sans qu’elle recoure à un excès de contrôle par des défenses. Ceci impose de suivre le rythme et le besoins de la personne. Avant de pouvoir être exprimée, toue émotion commence par une phase initiale de prise de conscience ; dans celle-ci, la personne fait en quelque sorte connaissance avec l’émotion et apprend à en tolérer la présence : attirer l’attention sur la posture corporelle, toucher la personne sur un mode de soutien, approfondir la respiration, établir un contact oculaire. Ces techniques contribuent à concentrer l’attention (‘’remarque comme tes épaules sont tendues’’), à donner du soutien (‘"vois si tu peux laisser ta nuque se détendre et permettre à ma main de soutenir ta tête"). Ce n’est qu’ensuite qu’elle peut passer à une phase d’expression et d’action qui peut être constituée de techniques comme l’intensification de mouvement musculaires (frapper, donner des coups de pied...). Le protocole de scénario C’est un des concepts d’analyse transactionnelle clé dans l’approche corporelle-relationnelle. Le protocole est essentiellement une image primale, c'est-à-dire quelque chose qui s’imprime dans le corps de l’enfant en conséquence du mode relationnel d’une autre personne importante pour lui. C’est un agglomérat de sensations, qui s’organise sans que l’enfant en ait conscience et qui reflète son expérience d’autrui avant qu’il n’ait accès aux mots ou aux symboles. On peut dire que les différentes caractéristiques du protocole de scénario dans la perspective corporelle-relationnelle sont :
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Contrairement aux strates ultérieures du scénario, qui sont largement accessibles à la conscience, le protocole n’est pas un ensemble de décisions adaptatives ou défensives. Il n’est pas contenu dans des souvenirs élaborés sous forme narrative mais il est senti et ou vécu dans l’immédiateté du corps, mais il est l’incorporation des patterns relationnels répétitifs qui remontent à une époque antérieure à celle où le jeune enfant accède à la capacité de fonctionner avec un moi capable de gérer ses vécus internes et ses relations au monde
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Le comportement induit par le protocole n’est pas une forme de communication à double fond, comme les jeux psychologiques, mais un souvenir profond, contraignant et implicite, c'est-à-dire dépourvu de mots, revécu au niveau de l’immédiateté de l’expérience corporelle.
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Le protocole ne peut ni être changé, ni redécidé, ni rédigé à nouveau par des procédures cognitives. On ne peut que le rendre conscient, le comprendre et le vivre de l’intérieur, et modifier le comportement qu’il nous pousse à mettre en œuvre : nous pouvons bien décider de ne pas suivre les sensations qui se sont imprimées dans notre corps à un moment de notre passé, mais pas changer la manière dont nous les ressentons car nous avons les protocoles "dans la peau".